Fondée en 1949 dans l’effervescence de la vie intellectuelle qui anime la rive gauche parisienne, la librairie incarne un lieu historique témoin d’une époque de l’après-guerre, dans lequel les auteurs les plus en vogue se retrouvent pour discuter aux terrasses du Café de Flore, des Deux Magots et de la brasserie Lipp. Galerie d’art depuis ses débuts, la prestigieuse institution est l’inventeur du concept de librairie-galerie. Indépendamment de ses activités littéraires et sous l’impulsion de son directeur Bernard Gheerbrant – grand collectionneur et amateur de littérature contemporaine -, La Hune expose en effet des gravures, des lithographies et des tableaux. Elle est dès lors l’un des premiers lieux de la capitale à exposer de la photographie. A la frontière entre deux mondes, cet espace n’a de cesse de cristalliser l’exaltation d’idées et d’influences artistiques multiples. C’est dans ce haut lieu littéraire et culturel du XXe siècle, point de ralliement des Surréalistes, des Existentialistes et de la Nouvelle Vague que les penseurs André Breton, Jacques Prévert ou encore Jean-Paul Sartre croisèrent les artistes de renom Jean Dubuffet, Pierre Alechinsky et Max Ernst. Le lieu attire aussi les visiteurs avec ses expositions : Marcel Duchamp, René Magritte, Alexander Calder et même Picasso, qui y expose à plusieurs reprises en 1952, 1954 et 1957.
L’institution ouvre en 1949 boulevard Saint Germain grâce à Bernard Gheerbrant, fin collectionneur et amateur de littérature contemporaine. « Des livres, encore des livres » maugréent les habitués du quartier. Regroupant plus de 3 000 ouvrages, La Hune est l’inventeur du concept « Librairie-Galerie », rassemblant les œuvres d’écrivains et d’artistes en ce lieu unique.
Dans le Paris de la Libération, la librairie se loge au carrefour de l’effervescence culturelle, au cœur du triangle magique constitué par les Deux Magots, Le Flore et Le Lipp où flânent penseurs, auteurs, artistes, journalistes et hommes politiques français, tandis que les mannequins de Chanel et de Dior se font photographier devant sa façade colorée.
En 1951, Robert Doisneau expose à La Hune. Révélateur de talents, elle expose aussi les tirages des photographes humanistes français Edouard Boubat, Izis et Facchetti, les nuits parisiennes de Brassaï et, plus tard, les clichés de rue du New Yorkais William Klein.
Picasso y expose à plusieurs reprises jusqu’en 1957, où la librairie-galerie lui dédie une exposition biographique « Picasso lui-même ». Haut lieu littéraire et artistique du XXème siècle, La Hune est le point de ralliement des célèbres artistes Jean Dubuffet, Sonia Delaunay et Max Ernst et des auteurs André Breton, Jean-Paul Sartre, Jacques Prévert ou encore Henri Michaux.
Après son café matinal au Flore avec Simone de Beauvoir, Jean-Paul Sartre vient compléter sa bibliothèque à La Hune en se procurant des manuscrits inédits. En 1964, il reçoit le Prix Nobel de Littérature et le refuse.
Conçue pour abriter 10 000 ouvrages, la librairie s’agrandit au fil des années et rassemble 30 000 références en un même lieu. Après 30 ans de cohabitation et avec le succès des activités littéraires et artistiques, La Hune installe son activité galerie place Saint-Germain-des-Prés.
Bernard Gheerbrant publie A La Hune, Histoire d’une librairie‐galerie à Saint‐Germain‐des‐Prés aux éditions Centre Georges Pompidou, retraçant les quarante années de vie littéraire et artistique de ce lieu exceptionnel.